domingo, 4 de março de 2012

LA NOTE

_Que n’ai-je un peu de voix ! J’ai le cruel ennui
De sentir mon poème en ma poitrine éclore,
Et dc ne pouvoir pas, plus créateur encore,
Comme j’ai mis mon cœur, mettre mon souffle en lui.

 _Le chant aérien laisse, après qu’il a fui,
Des lèvres jusqu’au ciel tin sillage sonore
Ou l’âme, rajeunie et plus légère, explore
Les paradis anciens qu’elle pleure aujourd’hui.

_La ilote est comme une aile an pied du vers posée ;
Comme l’aile des vents fait trembler la rosée,
Elle le fait frémir plus sonore et plus frais.
 _O vierges qu’effarouche un seul mot, le plus tendre,
Peut-être modulé daigneriez-vous l’entendre,
 Vous qui l’osez chanter sans le dire jamais !


Sully Prudhomme

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